Taux directeur stable et marché immobilier au Québec : ce que doivent savoir acheteurs et vendeurs!

Les dernières données de la Banque du Canada confirment un maintien du taux directeur à 2,75 % depuis l’annonce du 16 avril 2025, une décision analysée comme une pause stratégique dans un contexte économique mondial volatile. Cette stabilité monétaire, combinée à des prévisions de baisse potentielle en juin, influence directement les dynamiques d’achat, de vente et de financement immobilier au Québec.

Un taux directeur stable depuis avril : impacts immédiats

La décision du 16 avril 2025 de maintenir le taux directeur à 2,75 % marque une pause après sept baisses consécutives entre 2024 et mars 2025 1 4. Cette stabilité, bien que atténuant les espoirs de réduction immédiate des coûts d’emprunt, rassure les acteurs du marché en évitant une hausse supplémentaire. Pour les emprunteurs à taux variable, cela signifie des paiements hypothécaires constants, tandis que les taux fixes restent influencés par les obligations d’État, demeurant autour de 4,95 % pour le taux préférentiel 4.

Effets sur la demande immobilière :
L’APCIQ observe une légère augmentation des demandes de préapprobation hypothécaire depuis fin avril, les acheteurs anticipant une possible baisse en juin 3. Toutefois, les transactions restent prudentes, avec un prix médian des maisons unifamiliales à Montréal atteignant 545 000 $ en avril, en hausse de 2,7 % par rapport à mars 2. Les surenchères, moins marquées qu’en 2022-2023, persistent dans les quartiers centraux et près des transports en commun, où l’inventaire limite les options.

Les prédictions pour juin 2025 : vers un assouplissement monétaire ?

La prochaine annonce de la Banque du Canada, prévue le 4 juin 2025, cristallise les attentes. Les prévisions des grandes banques canadiennes suggèrent une réduction de 25 points de base (0,25 %), ce qui ramènerait le taux directeur à 2,50 % 3. Cette hypothèse repose sur :

• Une inflation stabilisée à 2,3 % en mars 4, proche de la cible de 2 % ;

• Des tensions commerciales persistantes avec les États-Unis, incitant à soutenir l’économie ;

• Un marché immobilier nécessitant un stimulant pour les primo-accédants.

Scénarios pour les taux hypothécaires :

• Taux variables : Une baisse en juin réduirait immédiatement les paiements mensuels (environ 30 $ de moins par mois pour une hypothèque de 300 000 $) 2.

• Taux fixes : Dépendront des rendements obligataires, susceptibles de baisser si la confiance dans les marchés s’améliore.

Stratégies pour acheteurs et vendeurs en mai 2025

Pour les vendeurs : capitaliser sur la rareté

Les propriétés bien situées (quartiers centraux de Montréal, Québec, Laval) continuent de se vendre rapidement, souvent dans un délai de 10 à 15 jours 2. Les experts recommandent :

• Une évaluation précise pour éviter les surfacturations qui découragent les offres ;

• Des rénovations ciblées (cuisine, salle de bain) pour justifier des prix élevés ;

• Une mise en marché avant juin pour profiter de l’actuelle stabilité des taux.

Pour les acheteurs : patience et préparation

• Anticiper juin : Une baisse potentielle des taux pourrait améliorer la capacité d’emprunt, mais aussi accroître la concurrence. Les acheteurs doivent avoir leur préapprobation à jour.

• Cibler les marchés moins tendus : Les banlieues éloignées (ex. : Saint-Jérôme, Saint-Hyacinthe) offrent encore des opportunités sous la barre des 400 000 $ 2.

• Négocier les clauses : En l’absence de surenchère, les conditions d’inspection ou de financement retrouvent une marge de manœuvre.

Perspectives régionales : Québec et Montréal en tête

Québec : un marché en surchauffe

La capitale nationale affiche une croissance annuelle anticipée de 11 % pour 2025, soutenue par un inventaire résidentiel historiquement bas 1. Une résidence à Sillery vendue 125 000 $ au-dessus du prix demandé en avril illustre cette dynamique 1. Les experts attribuent cette vitalité à la diversification économique et à l’afflux de travailleurs fédéraux.

Montréal : prudence malgré la demande

Si les prix augmentent, les acheteurs montréalais restent sélectifs. Les copropriétés de 500 000 $ à 800 000 $ dans l’Ouest-de-l’Île connaissent un regain d’intérêt, tandis que le centre-ville voit une stabilisation des loyers, incitant les investisseurs locatifs à revoir leurs stratégies 2.

Conclusion : un équilibre fragile à surveiller

La stabilité actuelle des taux directeurs offre un répit aux acteurs du marché, mais son évolution en juin 2025 sera déterminante. Les vendeurs québécois profitent d’un marché tendu, tandis que les acheteurs doivent naviguer entre opportunités et concurrence. Dans ce contexte, le rôle des courtiers immobiliers devient crucial pour adapter les stratégies aux réalités locales et anticiper les mouvements de la Banque du Canada.

Sources citées :

1. Banque du Canada – « Taux directeur – Données récentes », mise à jour avril 2025 1.

2. nesto.ca – « Prévisions des taux hypothécaires 2025 », 2 mai 2025 3.

3. APCIQ – « Analyse du marché immobilier – Mai 2025 », 2 mai 2025 2.

4. Ratehub.ca – « La Banque du Canada maintient son taux directeur à 2,75 % », 28 avril 2025 4.

5. Banque du Canada – « Calendrier des annonces 2025 », août 2024 5.